« La protection de l’enfance en danger » : retour sur l’avis du CESE
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VEILLE
28 octobre 2020
Dans une étude adoptée au mois d’octobre 2020, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose une analyse des rapports entre pouvoir d’achat et contexte social en outre-mer. La cherté de la vie en outre-mer a fait l’objet de nombreux mouvements sociaux ces dernières années et reste l’un des principaux enjeux de politique publique auquel les collectivités d’outre-mer sont confrontées.
Ainsi, deux enquêtes de l’INSEE[1] ont montré que, dans les territoires ultra-marins, les ménages modestes consacrent 23% de leur budget à l’alimentation, soit 6 points de plus que la moyenne nationale.
En outre, la délégation à l’outre-mer du CESE craint que le choc économique et social consécutif à la crise du Covid-19 soit d’autant plus brutal en outre-mer que la situation de ces territoires se trouvait déjà fragilisée avant la crise.
Dans les départements et régions d’outre-mer, les causes de la cherté de la vie sont structurelles et souvent liées à la géographie de ces territoires :
– L’éloignement et l’isolement géographique limitent considérablement les économies d’échelles réalisables,
– L’étroitesse des marchés domestiques peut décourager l’installation de certains opérateurs économiques,
– La dépendance aux transports pèse sur les coûts d’approvisionnement de façon significative,
– La topographie de ces territoires entraîne une concurrence accrue sur le foncier entre ménages et entreprises : ce phénomène tend à augmenter les prix de l’immobilier, pénalisant à la fois la consommation des ménages et la compétitivité des opérateurs économiques.
Ces facteurs structurels alimentent, selon le rapport, une culture économique de relation exclusive à l’hexagone qui relève aussi de l’histoire de ces territoires.
Pour répondre à ces problématiques, la délégation à l’outre-mer du CESE propose notamment que :
– À la maîtrise des prix des marchandises s’ajoute un enjeu de renforcement des cultures vivrières locales dans l’objectif d’alléger les contraintes structurelles qui pèsent sur l’économie de ces territoires,
– La qualité des données disponibles en outre-mer s’améliore et soit de nature à développer une vision claire des enjeux de cohésion sociale,
– Les efforts soient concentrés sur la maîtrise des prix de l’alimentation,
– La structure des prix du transport, de stockage et de passage portuaire soit plus transparente,
– L’autorité de la concurrence renforce ses seuils de contrôle en outre-mer, les situations de monopole ou d’oligopole y étant plus courantes, notamment dans le domaine de la grande distribution,
– La fiscalité locale de ces territoires évolue vers une assiette élargie sur les biens et les services adaptée à chaque territoire et à chaque secteur, incluant notamment une exonération pour les biens de première nécessité.
[1] : Enquête budget de famille de l’INSEE, 2017 ; Enquête de comparaison spatiale des prix de l’INSEE en 2015.
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